Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La catastrophe de l'Erika, en décembre dernier, commence déjà à s'estomper dans les mémoires. La Commission européenne craint désormais ouvertement que les beaux projets élaborés sur le thème du «plus jamais ça» s'enlisent dans les méandres bruxellois... jusqu'à la prochaine marée noire. Afin de «maintenir la pression», selon l'expression d'un fonctionnaire, l'exécutif européen a adopté, mercredi, un rapport sur «la stratégie de la communauté en matière maritime». Bruxelles rappelle une nouvelle fois qu'il n'existe pas d'espace maritime européen unique, ce qui a pour conséquence de permettre à des épaves flottantes d'échapper aux contrôles.
La Commission suggère donc de limiter le «principe de la liberté des mers» et propose de mettre en place un «système européen d'information sur le trafic maritime», qui inclurait notamment un «système d'identification automatique» permettant le suivi des navires et leur contrôle. Bruxelles envisage aussi de mettre en place une Agence européenne de la sécurité maritime. Une sacrée révolution si la proposition est acceptée par les Quinze. L'agence devrait effectuer des missions d'inspection sur place, afin de s'assurer que les Etats contrôlent bien les navires; elle surveillera aussi le trafic maritime dans les eaux communautaires grâce au «mouchard» embarqué, enquêtera sur les naufrages, etc. Ce n'est pas encore un corps de gardes-côtes européens mais on n'en est pas loin: «Avoir des bonhommes en maillot