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Libération

Hugo Chavez, le Robin des bois vénézuélien

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Il est à l'origine du réveil de l'Opep.
publié le 29 septembre 2000 à 4h52

Caracas de notre correspondant

«Chavez, il ne rêve rien tant que de jouer dans la cour des grands de la diplomatie mondiale. Et, dès son arrivée au pouvoir, il a compris que l'arme du pétrole était son Scud politique. Il faut reconnaître que, depuis, il s'en est servi avec une certaine habileté. Même si pour nous, pays consommateur, la flambée des prix du baril de brut, ce n'est évidemment pas une bonne affaire.» Ces propos teintés d'inquiétude, tenus récemment par un diplomate européen en poste à Caracas, désignent le vrai responsable de la nouvelle donne du marché pétrolier. Le président vénézuélien, Hugo Chavez, militant inconditionnel des prix élevés du brut, a en effet «atterri dans les réunions feutrées de l'Opep à la manière du commando parachutiste qu'il n'a jamais cessé d'être», ajoute notre interlocuteur. «Celui en tout cas qui sait aujourd'hui faire monter et descendre à sa guise les prix de l'or noir en ne prenant en compte que les intérêts des producteurs», souligne de son côté à un membre de l'état-major de Total au Venezuela, bluffé par le culot du nouveau maître de Caracas.

«On me dit, explique volontiers en privé l'ancien lieutenant colonel, auteur d'un putsch manqué en 1992, mais élu et réélu démocratiquement en 1998 et 2000, que, dans le système capitaliste, seule compte la loi des marchés, eh bien nous appliquons ces préceptes et voilà maintenant qu'on nous le reproche parce que c'est nous qui en tirons profit.» Le pétrole, Hugo Chavez ne le découvre vraime