L'essayiste et consultant américain Jeremy Rifkin pense qu'un beau jour toutes nos activités en dehors de notre strict cadre familial seront transformées en activités payantes. Un abonnement pour l'arrosage de notre jardin, un pour regarder la télévision ou écouter de la musique, un autre pour notre voiture, une adhésion au club de sport, une pour accéder aux services de soin... Plus rien ne sera payé à l'acte, mais notre relation aux entreprises sera continue, sous forme de locations ou de licences, garantissant un service, et non plus un bien. Notamment, via l'Internet. Pour lui, ce sera la fin du marché et le déclin de la propriété. Rien de moins.
Jeremy Rifkin, qui préside la Foundation on Economic Trends, un think-tank qui joue un rôle moteur dans la critique de la mondialisation, s'était déjà illustré, en 1996, avec un livre titré la Fin du travail. Sa thèse avait fait l'objet d'une polémique vigoureuse. Rifkin pointait les mutations du travail industriel, envisageait l'étiolement des activités purement productives issues du capitalisme industriel. Aujourd'hui, avec l'Age de l'accès (1), il met en garde contre les excès de la mondialisation commerciale et contre les risques de dissolution des identités culturelles. Le sous-titre français («La révolution de la nouvelle économie») apparaît restrictif en regard de la VO
(«La nouvelle culture de l'hypercapitalisme, où toute la vie devient une expérience payante»). Selon lui, la colonisation de la culture et de la politique p