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Libération

OPEP: le tiers monde c'est moi

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L'organisation se pose en représentante des pays pauvres.
publié le 29 septembre 2000 à 4h52

Caracas envoyé spécial

Fragilisée par un baril à 10 dollars et confrontée à des divisions internes, l'Opep était donnée comme moribonde il y a deux ans. Réunie ces deux derniers jours à Caracas pour le second sommet de son histoire, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole vient de donner la preuve qu'elle était de nouveau bien vivante. Et que, à l'avenir, il faudra compter avec elle, comme dans les années 70. Pour l'Occident, qui s'était habitué depuis quinze ans à vivre avec un pétrole relativement bon marché, le choc risque d'être rude.

«Nous sommes le centre du monde et tous les regards sont tournés vers nous.» En ouvrant le sommet dans le théâtre Teresa Carreno, une espèce de bunker en béton digne de l'architecture futuriste des années 70, Hugo Chavez, le bouillant et séduisant président vénézuélien n'a pas joué la modestie (lire page suivante).

Haro sur l'Occident. Il est vrai que la nouvelle politique de l'Opep doit tout à l'hôte du sommet de Cararas. C'est sous l'impulsion de ce dernier que l'organisation a réussi depuis le début de 1999 à resserrer les rangs, faire remonter le baril à plus de 30 dollars et provoquer la colère des pays occidentaux. Et grâce à ce succès, Chavez se sent libre d'imposer aux autres membres de l'Opep ­ et surtout à l'Arabie Saoudite ­ ses convictions politiques anti-occidentales.

L'Opep, qui a refusé de discuter de la levée de l'embargo contre l'Irak réclamée par Bagdad (car il s'agit d'un thème qui divise ses pays membres), avait conf