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Libération

EMI-Time Warner en suspens

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Le commissaire européen bloque toujours la fusion
publié le 30 septembre 2000 à 4h56

L'étau se resserre autour du projet de fusion entre les multinationales du disque EMI et Time Warner. Les concessions proposées, la semaine passée, par les deux groupes, n'ont, semble-t-il, guère convaincu les services de Mario Monti, commissaire à la concurrence. «Les deux géants ont accepté de céder leur système de distribution à une compagnie tierce, de vendre un de leurs labels en Espagne, au Danemark et en France, où ils dominent le marché et même de limiter leur emprise sur le lucratif marché des compilations. Cependant, ces compromis sont encore insuffisants, compte tenu de la puissance potentielle de l'entité EMI-Time Warner sur le marché européen du disque», explique Isabelle Wekstein, avocate de l'Union des producteurs français indépendants.

Dernières cartes. De fait, les deux compagnies, qui tiennent absolument à leur projet, sont obligées d'abattre leurs dernières cartes. Toute la semaine à Bruxelles, des négociations serrées ont été menées avec la commission. Selon les rumeurs, EMI irait jusqu'à céder son plus précieux joyau, Virgin ­ acheté à grands frais en 1992 ­, dont les ventes sont en constante progression et qui représentent près de 40 % du groupe. La vente d'une partie des éditions musicales de Warner est aussi évoquée. De telles concessions permettraient aux deux multinationales de fusionner.

Cette cure d'amaigrissement imposée par l'exécutif européen pourrait cependant laisser la voie libre à l'autre projet de méga-fusion de Time Warner: son mariage avec