Courage, fuyons! Sur le sujet explosif des chèques payants, ni le gouvernement ni les banques ne veulent prendre la responsabilité de la tarification. Chacun se défile. La semaine dernière, Matignon annonçait discrètement qu'il laissait tomber le service de base bancaire, un service minimal pour les plus démunis. Et les banques, qui meurent d'envie de tarifer les chèques, démentent (voir encadré) toute velléité de facturation brutale. Après deux ans de négociations tourmentées, la sortie du ni-ni (ni facturation de chèques ni rémunération de dépôts) est encore une fois différée. «Si quelqu'un comprend les termes du débat, qu'il vienne me voir», lâche désabusé, un proche du dossier.
Amendement. L'affaire semblait claire: un amendement gouvernemental relatif aux tarifs des services bancaires, un second texte soumettant les banques au code de la consommation devaient être présentés au Sénat. Le 10 octobre arrive en effet devant la Haute Assemblée le projet de loi sur les nouvelles régulations économiques, dans lequel devait s'inscrire cette réforme. La commission des finances devait se saisir du texte dès mercredi. «Et toujours aucun signe du gouvernement», s'étonnait-on vendredi à la commission.
Les consommateurs, eux, sont furieux. Incapables de se mettre d'accord, leurs associations s'en étaient remises au gouvernement. A charge pour celui-ci de définir le service bancaire minimal. Au terme de discrètes discussions cet été, Matignon, le Secrétariat à la consommation et Bercy a