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Libération

L'écotaxe, impôt de chagrin

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publié le 4 octobre 2000 à 5h02

Décidément, taxer devient de plus en plus en plus difficile dans notre pays. Dimanche, les automobilistes ont pu constater, en faisant leur plein de carburant, une baisse de 20 à 35 centimes de la TIPP, résultat du mouvement de grogne des transporteurs routiers en septembre. Les industriels, eux, s'en sortent encore mieux: la taxe sur les activités polluantes (TGAP), dite écotaxe, qui doit les frapper l'an prochain, a été carrément divisée par deux. Les grandes entreprises, qui consomment beaucoup d'énergie ­ et contribuent donc à créer des gaz à effet de serre ­ ne paieront que 3,8 milliards de francs de TGAP alors qu'elles devaient à l'origine s'acquitter de 8 milliards dès l'an prochain. Un tel miracle vaut bien une explication.

Gros morceau. Créée en 1999, la TGAP devait, comme son nom l'indique, taxer les émissions polluantes. A commencer par les déchets, les phytosanitaires, les phosphates, les granulats, etc. Jusque-là, la TGAP, qui remplace cinq taxes préexistantes, ne faisait pas trop grincer les dents et rapportait peu en 2000. Le gros morceau devait venir en 2001, date à laquelle le gouvernement Jospin avait prévu de prendre en compte les consommations d'énergie. La taxe devait alors fournir l'essentiel de la TGAP, évalué à 12,5 milliards dès l'année prochaine.

C'était sans compter sur la puissance de communication des grandes entreprises: devant un tel projet elles ont fait le siège de Bercy. Avec un argument simple: gare à la délocalisation! Usinor, qui, à elle se