Un nouveau marché explose: celui de l'entreprise. Une nouvelle menace guette: celle d'un monde oligopolistique. C'est le constat alarmant du rapport annuel sur les investissements directs étrangers (IDE) dans le monde, publié hier, par la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement). «Un marché mondial des entreprises, comme si c'étaient des marchandises, est en formation», assure Rubens Ricupero, le secrétaire général de cette agence de l'ONU. Il voit dans ce «boom» «les conséquences et les causes de la mondialisation». Et s'étonne de l'ampleur des «ventes et achats internationaux d'entreprises».
Moteur stratégique. Ces prises de contrôle («jusqu'à 40 %» des IDE), pourrait atteindre 1 000 milliards de dollars cette année, un bond de 15 % par rapport à 1999. Une croissance davantage dopée par les concentrations que par les investissements ex nihilo. «Dans un contexte où la mondialisation crée de fortes tensions commerciales, le désir de survivre et de prospérer sur le marché mondial est devenu pour de nombreuses entreprises le principal moteur stratégique», note le rapport. La course au gigantisme, le désir de profiter des marchés de capitaux épargnent peu des 63 000 multinationales du monde. Et surtout pas les 100 plus grosses, qui possèdent à elles seules 2 000 milliards de dollars d'actifs et emploient 6 millions de personnes hors de leur pays d'origine... Ainsi, l'an passé, 109 «mégatransactions» (TotalElf, Vodafone-Mannesman, Zeneca-Astra) on