Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Si votre voiture ralentit dans une côte, faut-il freiner pour l'aider à grimper? Evidemment non, répondrait-on, il faut au contraire appuyer sur l'accélérateur. Eh bien, à Francfort, un aréopage de banquiers centraux a lui répondu par l'affirmative: hier, la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas hésité à relever de 0,25 % ses taux d'intérêt, alors même que la croissance de la zone euro donne des signes de ralentissement voire d'essoufflement. Comme toute hausse du loyer de l'argent se traduit par un ralentissement de l'activité (un crédit plus cher freine investissement et consommation), la plupart des observateurs s'attendaient logiquement à un statu quo. Et ce, d'autant que la précédente hausse des taux ne date que de quatre petites semaines (+0,25 % le 31 août)...
Attaque forcenée. En l'espace de onze mois, la BCE a donné un sérieux tour de vis à sa politique monétaire en augmentant ses taux de 2,25 points (de 2,50 % à 4,75 % pour le «Refi», son principal taux directeur). Une course échevelée digne d'une économie en surchauffe. Justifiée en ces termes par Wim Duisenberg, le président de la BCE: «Il est important de s'attaquer de façon adéquate aux risques pesant sur les prix pour préserver une croissance ferme et le développement de l'emploi à moyen terme.» Pour Francfort, dont l'unique mission est le maintien de la «stabilité des prix», le seuil d'alerte est atteint. L'inflation se chiffre à 2,3 % dans la zone euro en août (2,4 % en