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Libération

L'OMC à l'assaut des services

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L'Organisation mondiale du commerce prépare leur libéralisation.
publié le 6 octobre 2000 à 5h06

Un retour en force. Mais en catimini. L'Organisation mondiale du commerce (OMC) négocie en ce moment la libéralisation des services et notamment publics. Une quatrième réunion du Conseil pour le commerce des services a débuté hier à Genève entre la plupart des 138 pays membres. Huit mois après une première réunion en février, seules «les procédures et les directives» sont pour l'instant discutées. Faute de pouvoir organiser un nouveau round de négociation globale après le fiasco de Seattle, l'OMC planche en effet secteur par secteur. Et, comme le prévoient les accords de Marrakech en 1995, via l'AGCS (accord général sur le commerce des services), les services publics se retrouvent potentiellement dans l'oeil du cyclone.

«Pire que l'AMI». Un séisme en germe, brocardent les contestataires de la mondialisation et, nouveauté, les syndicats, qui se retrouvent en première ligne. «Pire que l'AMI (Accord multilatéral sur l'investissement), un clone, en plus pervers: ce sont les acquis sociaux qu'on veut démanteler», résume Agnès Bertrand, de l'observatoire de la mondialisation. Cet AMI, promu en 1998 par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), et qui avait été rejeté, marquant la «première victoire» de la «mobilisation citoyenne».

Pire que l'AMI? L'enjeu est conséquent. Tous les secteurs sont, si la logique de l'OMC suit son court, menacés. Santé, culture, éducation, transports, environnement. Un marché juteux, beaucoup plus à terme, que les marchandises.