Etienne Krieger est professeur à HEC. Spécialiste des start-up, il revient sur le culte du «jeune» dans ces entreprises et la timide montée des seniors.
Pourquoi les entreprises dites «jeunes», recrutent-elles aujourd'hui des salariés plus matures ?
Depuis le e-krach d'avril, durant lequel la valorisation de certaines entreprises a été divisée par 4 ou 5, les investisseurs ont durci leurs exigences. Ils veulent que les équipes intègrent des gens plus expérimentés avant d'injecter des millions de francs. Tout le monde se rend compte qu'un jeune qui sort d'HEC, même si il est très bon, manque peut-être d'une connaissance des relations humaines et d'une certaine humilité.
Comment se passe l'intégration de cadres expérimentés ?
Les solutions sont diverses. Dans les «start-up de gamins», on peut adjoindre aux créateurs un conseil d'administration ou un comité stratégique extérieur composé de cadres seniors. Ça permet de donner du recul quand il y a des décisions à prendre. C'est une bonne solution. Car intégrer quelqu'un directement dans une équipe, ça n'est pas toujours facile.
Pourquoi ne trouvait-on jusque là, que des jeunes dans les start-up ?
Simplement parce que quand on crée une entreprise on recrute naturellement des salariés qui ont le même âge et les mêmes références. Pour un jeune créateur, sauf exception, ce n'est pas naturel d'embaucher quelqu'un qui a 20 ans de plus, qui pourrait être son père. Ce n'est pas facile d'admettre qu'on n'a pas assez de maturité et que même l'é