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Libération

Détournement de fusion

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Sans un regroupement juridique, les trois compagnies pourraient encore être vendues séparément.
publié le 9 octobre 2000 à 5h09

Montpellier de notre correspondante

La fusion entre AOM, Air Liberté et Air Littoral, destinée à donner naissance à un deuxième pôle aérien français était un rêve. Caressé en avril, reporté en août, anéanti fin septembre. Entraînés dans une valse à trois temps, les 6 000 salariés des trois compagnies françaises, entrés dans le giron du groupe aérien suisse SAirGroup, maison mère de Swissair, ont la tête qui tourne. Avec la ponctualité d'une montre suisse, Paul Reutlinger, nommé fin juillet pour piloter le futur ensemble, a bien présenté à la fin du mois de septembre, comme c'était prévu, un schéma global d'organisation avec deux organigrammes. Mais là où on attendait la présentation d'une fusion en cours, le nouveau patron a fait une démonstration alambiquée qui trouble considérablement la visibilité du projet.

Sur l'organigramme fonctionnel, la fusion est en marche. Les trois compagnies feront effectivement direction générale commune et navigueront avec deux certificats de transport aérien (CTA), l'un pour les vols long et moyen courriers, assurés par AOM et Air Liberté, le second pour les lignes régionales desservies par Air Littoral. En revanche, en ce qui concerne l'organigramme juridique ­ le seul qui vaille devant les tribunaux ­, il vient en creux, contredire le premier. Là, les deux opérateurs, AOM et Air Liberté d'un côté, Air Littoral de l'autre, constituent deux entités distinctes, dotées l'une et l'autre d'un siège. Il n'est pas question de holding qui coiffe les d