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Libération

L'appât des stock-options ne prend pas chez JC Decaux

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L'introduction en Bourse aurait pu solder le conflit social.
publié le 9 octobre 2000 à 5h11

Une introduction en Bourse permet en général à une entreprise de lever des fonds pour son développement. Jean-Claude Decaux, champion français du panneau mural citadin, vient de lui trouver une autre utilité: régler les différends sociaux. Et ce grâce à l'attribution opportune de stock options aux salariés mécontents.

80 plaignants. Le dialogue social dans cette entreprise était troublé par l'épineuse question de la «prime d'ancienneté». Expressément prévue par la convention collective (1 % par année d'ancienneté sur le salaire conventionnel, à partir de trois ans de présence), elle n'existe pas chez JC Decaux. Traîné devant les tribunaux par 80 de ses salariés, qui cherchaient à récupérer des sommes allant de 20 000 à 210 000 F, la société était à la veille d'une condamnation quasi certaine par le tribunal de grande instance de Nanterre. Cela aurait fait d'autant plus mal que l'entreprise familiale prépare justement son entrée en Bourse. La perspective de devoir rembourser les compléments de salaires dus, non seulement aux plaignants mais aussi à l'ensemble des salariés, auxquels s'ajoutent les inévitables dommages et intérêts, aurait certainement pesé pour plusieurs millions de francs dans le bilan du groupe. Pas terrible lorsque l'on cherche à séduire l'actionnaire individuel.

La direction a cru trouver un moyen de couper à cette obligation en proposant aux représentants syndicaux une négociation d'un nouveau type qui se résume ainsi: renoncez aux actions en justice et tous