Dans l'imagerie collective, la start-up véhicule toute une série d'images d'Epinal. Les horaires décalés, les cartons de pizzas livrées qui s'entassent dans des bureaux modernes et conviviaux, les patrons pleins d'entrain devenus multimillionnaires en quelques mois, etc. Les salariés de ces jeunes boîtes n'échappent pas au fichage: ils sont jeunes, tout juste diplômés et font bien souvent leurs premières armes dans l'ambiance décontractée de la start-up. Pourtant, la tendance s'inverse aujourd'hui. Avec l'injection dans la nouvelle économie de capitaux conséquents, les investisseurs ne plaisantent pas. Il faut des résultats, et des bons. L'un des défis de la start-up étant de durer, cela exige une certaine expérience des équipes.
«Désormais, le monde de l'internet comporte de gros enjeux financiers. Comment assumer une croissance rapide quand on est inexpérimenté? Même si le secteur peut se contenter d'une image jeune, moderne, "branchée", le management doit être solide derrière», explique Bernard Lemaire, quinquagénaire à la tête d'OSV, société qui organise des salons virtuels.
C'est un peu ce qu'a pressenti Ludovic Bonneton, fondateur du portail immobilier Immostreet. com: «Chacun devrait connaître ses limites. Moi je n'ai pas les épaules assez solides pour lancer des partenariats à l'étranger, et ouvrir d'autres sites. J'ai donc embauché quelqu'un qui disposait de cette expérience et je n'ai trouvé personne de ce niveau ayant 29 ans», avoue-t-il.
Très tôt, ce patron trentena