Interdit aux moins de 30 ans. Il y a encore quelques mois, la nouvelle économie ne jurait que par les jeunes, voire les très jeunes employés ou managers. Enthousiastes, travaillant sans relâche, dévoués à l'entreprise, ils avaient toutes les qualités. Sauf que depuis le mini-krach financier d'avril, le secteur corrige doucement le tir. Les investisseurs ne veulent plus de gamins pour jouer avec les millions. Le site d'enchères Aucland, le portail Immostreet, le web des enfants Kazibao, et bien d'autres ont cédé aux sirènes de l'expérience. Comme si la valeur attendait le nombre des années, des cadres expérimentés arrivent aux commandes des start-up, redéfinissant la répartition des rôles: les «vieux» aux fonctions managériales et les jeunes aux ordinateurs. On embauche sans hésiter un petit génie de l'informatique pour assurer la maintenance d'un site. Pour les services administratifs, financiers ou commerciaux, mieux vaut accorder sa confiance à des salariés connaissant le métier.
D'autres secteurs «à jeunes» ont amorcé leur maturation. Parmi eux, les centres d'appels , réputés pour embaucher des moins de 30 ans, «parce qu'ils acceptent sans problème les horaires décalés, etc.», tentent de rééquilibrer leur pyramide des âges. Car, le «tout jeune», c'est délicat à gérer admet un DRH: l'ambiance de travail tourne facilement à la récré, sans oublier les lendemains de fête où il est difficile d'avoir des équipes performantes. «Une entreprise qui ne fait travailler que des jeunes