Tokyo
de notre correspondant
Yukio Nakazawa, l'ancien vice-président du groupe commercial japonais Sogo (déclaré en faillite en juillet), a été retrouvé pendu chez lui. Son suicide hier au Japon s'ajoute à une liste déjà longue. Nakazawa, 74 ans, était un collègue proche du second vice président de la firme en liquidation, Yasuharu Abe, 63 ans, retrouvé lui aussi pendu en avril, après avoir tenté en vain d'apurer la dette de son conglomérat ruiné. Il avait côtoyé souvent Tadayo Honma, directeur de la Nippon Credit Bank, découvert mort lui aussi la corde au cou, le 20 septembre.
Laver la honte. «Ces PDG se suicident pour apurer le passé, laver leur famille de leur faute. Comme les officiers de l'armée impériale qui, pendant la guerre, préféraient se tuer plutôt que d'être fait prisonniers», commente le docteur Toru Sekiya, psychiatre dans le quartier de Shinjuku où sa clinique accueille en permanence des cadres supérieurs traumatisés et déboussolés. Car la crise, au pays des samouraïs, du code de l'honneur et du seppuku (le suicide rituel), ne fait pas que des victimes «sociales». Elle pousse aussi nombre de cadres, y compris parmi les plus hauts placés, à se donner la mort.
«C'est le sommet de la pyramide qui est touché, explique Toru Sekiya qui a préféré barricader les fenêtres de sa clinique, pour éviter que certains de ses patients ne se précipitent dans le vide.
Immunité brisée. «Ces PDG que le Japon admirait tant sont tombés de leur piédestal.» Discrédités, les patrons du So