Le vent tourne très vite en Bourse. Début septembre, le climat était euphorique. Et la plupart des analystes tablaient sur un CAC 40 à 7000 points, soit le plus haut niveau jamais atteint. Cinq semaines après, l'ambiance est plutôt à l'inquiétude. Le CAC est repassé hier sous la barre des 6 000 points (5 956,12 exactement), en chutant de 3,05 %. L'indice phare de la Bourse de Paris a ainsi effacé tous ses gains depuis neuf mois et retrouvé son niveau du 1er janvier.
Le plus étonnant dans ce simili krach est que la conjoncture n'a pas profondément changé depuis un mois. Les marchés vivent depuis quelques temps avec l'espoir d'un ralentissement en douceur de l'économie américaine. Et seule la hausse des prix du pétrole est venue mettre son grain de sable dans les prévisions de croissance. Dans la dernière publication de la Caisse des dépôts (CDC), Patrick Artus met ainsi en exergue les risques de «mini stagflation» dans la zone euro. Selon l'économiste de la CDC, «l'envolée des prix du pétrole devrait prélever un point [de PIB] sur les revenus de la zone euro, entraînant un affaiblissement de la croissance». Une analyse déjà largement développée il y a un mois alors que le prix du baril était grosso modo le même qu'hier (autour de 32 dollars).
Retournement. La Bourse de Paris doit ce soudain retournement de tendance à la mauvaise ambiance qui règne sur le Nasdaq (lire ci-contre). Le marché américain des valeurs de croissance donne en fait le «la» à toutes les places européennes.