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Le Nobel de la vie quotidienne

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Heckman et McFadden étudient les comportements individuels.
publié le 12 octobre 2000 à 5h18

On le sait bien, la science économique tente d'expliquer le comportement individuel des agents qui régissent les mécanismes du système économique tout entier. Et pour ce faire, la confrontation des constructions théoriques aux données réelles, réalisée grâce à l'économétrie, revêt une importance considérable. C'est précisément dans ce domaine que James Heckman et Daniel McFadden, deux micro-économètres américains, ont reçu hier le prix Nobel d'économie 2000, donnant une nouvelle longueur d'avance aux nobélisés américains: ils sont désormais vingt-huit, loin devant la Grande-Bretagne qui, en seconde position, n'en compte que huit.

Les deux économistes ont été récompensés pour leurs découvertes en micro-économétrie.

Comportement humain. En fait, les travaux de James Heckman, de l'université de Chicago (qui compte désormais neuf Nobel d'économie depuis la création du prix en 1969), ont fait école dans la plupart des pays industrialisés. Tout commence en 1971, lorsqu'il soutient sa thèse de doctorat. A l'époque, il tente de montrer dans quelle condition une femme décide ou non de rentrer sur le marché du travail. Mais très vite, cet économiste, capable de travailler 20 heures par jour sans quitter son laboratoire, refuse de se contenter des belles constructions mathématiques. Pour lui, la modélisation des comportements humains n'a de sens que si elle est validée par les faits. Heckman se concentre sur les enquêtes conduites auprès des ménages ou des individus. Il s'agit pour lui d