Les apôtres du bonheur économique ont beau répéter que «la mondialisation est pour tout le monde», rien n'y fait: dans le monde des vaincus, les naufragés sont toujours plus nombreux. Telle est, une fois encore, la conclusion du dernier rapport de la Cnuced (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) sur l'état des quarante-huit pays les moins avancés.
Le rapport de cette année a été établi en prélude à la troisième Conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (PMA), qui se tiendra à Bruxelles en mai 2001. Il vise à jeter des bases d'une coopération internationale plus solide en faveur des pays les plus pauvres du monde, ceux où le revenu annuel par habitant est inférieur à 900 dollars (6 750 francs).
Cercle vicieux. L'état des lieux est sans appel: environ la moitié ces pays, qui vont de la Sierra Leone à l'Afghanistan, ont connu la stagnation ou la régression dans les années 1990. Les trois quarts des 640 millions de personnes concernées vivent avec moins de 2 dollars (15 francs) par jour, souligne la Cnuced. La plupart sont prisonniers du même cercle vicieux depuis des décennies: la faiblesse de la croissance annuelle du PIB (inférieure à 1 % en moyenne) et des revenus empêche tout accroissement du taux d'épargne des ménages, épargne sans laquelle l'investissement se trouve freiné... et in fine la croissance intérieure.
Secrétaire exécutif à la Cnuced, Jean Nicolas Marchal estime qu'«un apport de ressources financières extérieures, que