I faut se méfier des mariages annoncés trop hâtivement. Ils sont toujours à la merci d'un contretemps qui ruine les préparatifs. En juin, l'opticien Alain Afflelou annonçait sa prise de pouvoir imminente chez Lissac, prestigieuse enseigne française un peu sur le déclin. Les bans étaient annoncés pour fin juillet. On louait la complémentarité des deux enseignes. Le dynamisme du jeune prétendant (deuxième sur le marché derrière Krys) devait remettre la doyenne de la lunette sur de bons rails. Juillet passe sans qu'aucune nouvelle ne soit donnée. Libération révèle en août que les noces coincent à cause d'un actionnaire minoritaire, sur fond de bisbilles familiales dans la maison Lissac. Depuis, l'affaire a viré à l'aigre. L'opticien appartient à 91 % à Evelyne Lissac. Seule aux commandes depuis le décès de son mari fin 1997, elle veut passer la main. Sauf que les 9 % restant sont dans les mains de sa belle-soeur, Anne-Marie Lissac, épouse d'un homme d'affaires, Vincent Darnaud. Le couple, en froid avec le reste de la famille, bénéficie d'un pacte d'actionnaire qui lui donne un droit de préemption et entend le faire valoir pour prendre le contrôle de la société... quitte à aller en justice.
Point mort. Le 28 septembre, un jugement en référé du tribunal de commerce de Paris a donné raison aux Darnaud contre Evelyne Lissac et Afflelou. Dans la foulée, l'assemblée générale extraordinaire censée entériner l'arrivée d'Afflelou vient d'être suspendue. Aujourd'hui, tout est au point mor