Des Raouf Lachhab envoyant un premier CV sous ce nom puis un second sous le nom francisé de Thierry Meyer au Crédit mutuel l'an dernier, des Nordine se faisant appeler Norbert dans une grande entreprise, des Nicolas, s'avouant homosexuel sur leur lieu de travail et se faisant licencier... Citées hier matin dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, ces affaires appartiennent peut-être à une période révolue. Hier, en effet, les députés ont adopté en première lecture une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre les discriminations au travail. «Un arsenal juridique existe, mais il est insuffisant», constatait hier matin le rapporteur PS de la loi, Philippe Vuilque. Cette proposition de loi vient combler ce «vide juridique».
Tout d'abord, le champ de la discrimination est étendu. Ainsi, le texte incorpore trois nouveaux motifs de discrimination: le patronyme, l'apparence physique et, surtout, «l'orientation sexuelle». Cette dernière mention protégera ainsi les salariés contre l'homophobie, comme le demandaient les associations homosexuelles.
Ensuite, le texte prévoit de couvrir l'ensemble de la carrière du salarié. Aujourd'hui, le code du travail ne punit les pratiques discriminatoires que dans les cas de refus d'embauche, de licenciement et lors des sanctions disciplinaires. Le texte de loi ajoute tous les autres aspects de la vie professionnelle: rémunération, formation, reclassement, qualification, promotion, mutation ou encore renouvellement de contrat. Même la