La Commission européenne a donné vendredi son feu vert à la fusion Vivendi-Seagram-Canal +. Moins d'une semaine après l'autorisation accordée au rapprochement AOL-Time Warner, les services de Mario Monti, le commissaire européen à la Concurrence, se sont prononcés en faveur de la construction de ce nouvel axe franco-américain de la communication et de l'Internet... Cet accord au forceps, négocié très tard dans la nuit de jeudi à vendredi, est en fait une autorisation à trois conditions.
D'abord, Vivendi devra vendre sa participation de 20 % dans BSkyB, la télévision payante britannique appartenant à News Corp, le groupe de Ruppert Murdoch. Pour que le dossier Vivendi-Universal «passe en phase 1», selon les termes des experts de la Commission, et ne nécessite pas une étude complémentaire de quatre mois, dite «phase 2», Jean-Marie Messier, le PDG de Vivendi, a finalement accepté de faire cette importante concession. Selon la Commission en effet, à travers le lien Vivendi-BSkyB, Canal + aurait pu profiter d'un accès privilégié aux productions cinéma de la Fox, le grand studio américain dont Ruppert Murdoch est aussi propriétaire. D'après les experts de Bruxelles, l'alliance de la chaîne cryptée avec les studios Universal est déjà bien suffisante en termes d'accès aux droits cinéma.
Musique. Le deuxième engagement de Vivendi porte sur l'utilisation en ligne des catalogues musicaux de Universal Music. Mario Monti se faisant le défenseur de la concurrence sur l'Internet, Universal s