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Libération

Casse sociale aux Verreries de l'Orne

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Depuis huit jours, les ouvriers exigent embauches et hausse des salaires.
publié le 14 octobre 2000 à 5h23

Ecouché (Orne) envoyé spécial

Sur la départementale qui relie Argentan à Flers, les camions qui passent devant l'usine des Verreries de l'Orne n'omettent jamais un coup de klaxon de soutien. De même le conducteur du Paris-Granville, sur la voie ferrée parallèle, y va de sa sirène. Les ouvrières et les ouvriers du piquet de grève lèvent la main en souriant. Depuis huit jours, elles et ils campent devant leur entreprise, filiale du groupe Saint-Gobain, spécialisée dans le dépolissage à l'acide et la décoration sérigraphiée des flacons de verre. Vendredi, après une semaine de conflit, un contact a enfin eu lieu entre la direction de Saint-Gobain et les salariés emmenés par la CGT. Les négociations débuteraient lundi. Pour en arriver là, le directeur de l'usine, Claude Tondenier, et le responsable des ressources humaines, Alain Gogue, ont dû passer trente heures enfermés dans leurs bureaux, «murés» par un amoncellement de palettes. «La direction exigeait la reprise du travail avant d'ouvrir les négociations, nous, on disait: négocions, on verra si on reprend. Il a fallu s'énerver un peu pour qu'ils viennent discuter», explique Serge Catherine, représentant CGT.

Trente minutes pour manger, dix pour boire. A écouter les grévistes on se demande comment cette usine du groupe Saint-Gobain, réputé pour son dialogue social, aurait pu éviter le conflit. Ici, les salariés sont passés aux 35 heures sans que leurs horaires ne bougent d'une minute. «Comme nous avons refusé de signer un accord