La baisse des prix à la pompe décidée début octobre va-t-elle tenir face à la nouvelle flambée des prix du brut? A priori, les automobilistes devraient subir les contrecoups de la crise au Proche-Orient, qui fait craindre une coupure de la route du pétrole. Mais cela dépendra de la station-service dans laquelle ils se rendront. Les compagnies pétrolières en effet n'ont pas toutes décidé de répercuter immédiatement la soudaine flambée de jeudi. Hier, TotalFinaElf indiquait ainsi qu'il n'y aurait pas «d'augmentation des prix pour l'instant», tandis que la hausse devait atteindre 10 centimes en moyenne dans les stations service de BP France.
Les compagnies pétrolières ont beaucoup de mal à s'adapter aux aléas des marchés. La hausse de jeudi a été exceptionnelle. Le Brent de la mer du Nord a pris plus de 2 dollars en quelques heures après l'attentat contre les militaires américains au Yémen. A la clôture, la hausse atteignait 9 %. Et même si les marchés se sont calmés hier, le Brent cotait 34,05 dollars à 18 heures. De quoi rendre nerveuse une compagnie comme Total, qui s'est engagée dans une offensive de reconquête d'une image positive auprès des consommateurs.
Le groupe de Thierry Desmarest avait voulu être le premier, fin septembre, à faire profiter ses clients de la baisse des prix du brut. Le Brent s'était replié après la mise sur le marché des réserves stratégiques américaines et la décision de l'Opep d'augmenter sa production. Total avait ainsi baissé de 20 centimes en moye