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Libération

L'euro en pente douce

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La monnaie unique est repassée sous la barre des 86 cents.
publié le 14 octobre 2000 à 5h23

Les défenseurs de l'orthodoxie monétaire n'en démordent pas: «Il est bien connu que nous pensons que l'euro est trop bas», a rappelé hier Christian Noyer, vice-président de la Banque centrale européenne (BCE). Les industriels, eux, pensent exactement le contraire. «Il est clair que la prétendue faiblesse de l'euro n'a eu que des avantages jusqu'à maintenant», plaide Pierre Richard, PDG de la banque Dexia. Il n'est pas le seul puisqu'une brochette de grands patrons français, de Serge Weinberg (Pinault-Printemps-Redoute) à Louis Schweitzer (Renault), partagent son point de vue dans les colonnes de l'hebdomadaire Investir. Tous estiment que la faiblesse relative de l'euro favorise la croissance européenne et leur donne des ailes sur le marché américain.

Autant dire que ces hérétiques doivent se délecter de la nouvelle glissade de la devise européenne, vendredi : sur le marché des changes, l'euro est repassé sous la barre «psychologique» des 86 cents, son niveau le plus bas depuis le 20 septembre dernier (84 cents). Deux jours après ce plancher, une intervention spectaculaire et concertée de la plupart des banques centrales occidentales, y compris la FED américaine et la Banque du Japon (Libération du 23 septembre), avait permis à la monnaie unique de reprendre du poil de la bête: elle avait alors grimpé un moment au-delà des 90 cents avant de s'effriter ces derniers jours, malgré une hausse des taux de la BCE de 0,25%, vendredi 6 octobre. Christian Noyer a refusé de commenter l'