Vendredi 16 juin 2000, hôpital Antoine-Béclère, Clamart. Pour Maguy Bouvet, infirmière cadre, sa dernière journée, c'est la tournée des embrassades, celle des bises à répétition. Elle tient à saluer tous les gens qui ont travaillé avec elle depuis tant d'années. Des collègues à foison, les filles du standard, celles du financier, des soins, des admissions, de la compta et d'autres encore. C'est compréhensible, une infirmière cadre, cadre mis pour chef, dans un hôpital, c'est un poste-clé. Le lien entre la direction administrative, les professeurs, les médecins et l'équipe des infirmières. Un métier à haute responsabilité, avec du stress à gogo qui vous repeint certaines nuits en blanc, du crépuscule jusqu'à l'aube.
Café chaud. La journée a commencé en sentant bon les croissants et les pains au chocolat.. une pause que Maguy partage avec son équipe du matin. Un moment de décompression nécessaire tartiné de paroles aussi variées qu'utiles et futiles. Pour Maguy, les discussions matinales devant la tasse de café se feront désormais en petit comité familial. Il y a eu tout de même un dernier problème à régler, une embrouille entre infirmières à propos des congés. Juillet ou août. Un classique du genre, éprouvé par nombre de salariés qui, en la circonstance, résistent avec peine à l'irrépressible envie de tuer. Maguy réussit adroitement à éviter l'homicide. Puis viennent les dernières consignes mettant en scène une pile de documents, des dossiers dans des chemises, des chemises da