L'usage plutôt que la propriété, le jetable plutôt que le réparable. Des constructeurs automobiles aux fabricants de téléphones portables, de climatisation ou de moquette, tous les manufacturiers y pensent et tentent de convaincre des consommateurs plus ou moins résistants selon les pays. Et les industriels y ont tout intérêt. D'une marque à l'autre, les composants sont les mêmes, les prix de vente s'égalisent. Pour creuser la différence, il ne reste qu'une seule valeur ajoutée : le service. Et les marges bénéficiaires sont plus importantes dans ce domaine que sur les produits vendus.
C'est ce que le géant américain Monsanto s'est dit, en comparant ses moquettes à celles de ces concurrents. Les couleurs changent, mais la façon de tisser la laine ou le Rhovyl reste identique d'un bout à l'autre de la planète. La solution pour se démarquer ? Proposer à ses clients un abonnement. Pour quelques dollars mensuels l'affaire n'est expérimentée qu'aux Etats-Unis , la bouclette est installée dans le salon. Et, en cas de grosse tache, d'inondation, de vieillissement naturel ou de dégradation quelconque, les équipes Monsanto débarquent et changent le revêtement. Même constat pour le leader mondial de la climatisation, Carrier. «Un particulier se fiche de savoir si son installation est plus high-
tech que celle du voisin. Ce qui compte, c'est qu'elle donne une température idéale toute l'année», remarque Baudoin Armangue, responsable de la branche française du roi de la fraîcheur. Alors,