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Libération
Interview

«On peut suivre, même à 58 ans»

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publié le 16 octobre 2000 à 5h27

Serge Volkoff est spécialiste du vieillissement au travail. Directeur du Centre de recherches et d'études sur l'âge et les populations au travail, il vient de copublier Efficaces à tout âge ? Vieillissement démographique et activités de travail (1).

Quelles sont les principales idées reçues sur les salariés de plus de 55 ans ?

On dit d'eux qu'ils ont davantage de problèmes de santé, qu'ils sont plus lents ou qu'ils ont plus de mal avec les changements. En fait, comme d'ailleurs pour les femmes au travail, ils ne correspondent pas à la norme du travailleur idéal : homme plutôt jeune mais expérimenté, bien formé, en bonne santé... Si l'on recoupe toutes ces caractéristiques, seule une petite minorité y correspond. Mais selon les époques, les idées reçues évoluent. Quand il y a pénurie de main-d'oeuvre, on trouve plein de vertus aux plus de 50 ans ou aux femmes. Quand sévit le chômage, plein de défauts.

Comment les entreprises abordent-elles le problème du vieillissement ?

D'abord, il y a les indifférentes qui estiment que cela ne leur pose pas de problème. Ensuite, il y a les «catastrophistes» qui affirment aller droit dans le mur. Pour certaines, la solution est le départ du personnel âgé. Enfin, il y a les minoritaires qui reconnaissent les effets du vieillissement : elles sont prêtes à ouvrir le chantier.

Quelles sont alors les solutions ?

Il y a trois registres auxquels on peut penser pour maintenir les plus de 50 ans dans l'entreprise. Le premier, c'est l'amélioration des condi