La semaine dernière, à l'occasion du Salon de l'automobile, le président de PSA Peugeot-Citroën, Jean-Martin Folz, a répété dans le journal l'Alsace ce qu'il pense depuis un bout de temps : «Les retraites avant 60 ans, c'est fini.» La direction a donc rouvert, en juin, le dossier «conditions de travail». Officiellement pour harmoniser les méthodes de travail avec le groupe Citroën, officieusement pour garder plus longtemps le personnel vieillissant, dit un syndicaliste. Mais ni la CFDT ni la CGT ne veulent se faire le relais du discours de la direction. «Ce à quoi les gens aspirent le plus, c'est de partir à 55 ans», dit Raymond Buchholzer, de la CFDT. Son homologue à la CGT, Joël Moreau, ajoute : «Les salariés ont du mal déjà à tenir jusqu'à 50 ans, alors les faire travailler jusqu'à 60 ans... Si on leur explique qu'on améliore les conditions de travail dans ce but-là, ça va ruer dans les brancards.»
Pour l'instant, les deux syndicats veulent bien négocier, mais pour le bien de tous. «Les conditions de travail concernent tous les salariés, de 20 à 50 ans. Certains sont cassés dès l'âge de 30 ans», explique Joël Moreau.
Malgré les études ergonomiques réalisées ces derniers temps, les améliorations apportées, le travail use. Problème numéro 1 : les troubles articulaires liés aux gestes répétitifs. Avec le développement de la polyvalence,
le mal s'est propagé des membres supérieurs aux membres inférieurs. «La direction organise le travail pour mettre les gens sous tension», expli