Nantes correspondance
Les murs de la fédération de la CGT ports et docks, l'un des plus vieux syndicats de France avec celui des ouvriers du Livre, ont dû trembler de tant d'affront. Jeudi, 200 dockers de Saint-Nazaire et 620 de Dunkerque ont fondé la Coordination nationale des travailleurs portuaires et assimilés. A sa création, ce mouvement dit représenter 20 % de l'effectif des dockers de Manche, Atlantique et Méditerranée, qui totalisent 3 800 dockers, dont 400 intermittents.
Dissidents. Les 620 membres de cette jeune coordination font figure de dissidents aux yeux de la CGT qui, jusqu'alors, hormis quelques adhérents FO à Sète, était l'unique syndicat représenté sur les quais français. Car à Marseille comme au Havre, les tentatives de monter des sections CFDT se sont soldées par des démissions sous les pressions incessantes du milieu professionnel. Pourtant, «cette coordination n'est en concurrence avec qui que ce soit, affirme Gilles Denigot, secrétaire de la section locale de Saint-Nazaire et cheville ouvrière de la création de la CNPTA avec Bernard Gouvard, son homologue de Dunkerque. Nous nous présentons comme une structure de débat et d'ouverture, qui appartient aux travailleurs, pas aux appareils. Ce qui diffère des syndicats verticaux, très hiérarchisés, où, quand une décision tombe, on doit suivre. Cette création vise aussi à obtenir une représentativité nationale dans les négociations avec l'Unim [Union nationale des industries maritimes] et le gouvernement. Notr