A l'instar de Wim Duisenberg, le président de la Banque centrale européenne (BCE), les plus pessimistes sont formels: l'inflation est là, embusquée, prête à bondir. La bête que l'on croyait morte à jamais, redonne depuis peu des signes de vie. Chiffres à l'appui, le clan des pessimistes se fonde sur les récentes données de l'Office européen des statistiques. Hier, ce dernier a annoncé que l'inflation dans la zone euro était passée de 2,3 % en août à 2,8 % en septembre, sur un an. Quant au taux d'inflation des Quinze, il est passé de 2 % en août à 2,5 % en septembre. Un an auparavant, l'augmentation des prix atteignait seulement 1,2 % dans l'UE, tout comme dans la zone des onze pays de l'Euroland.
Hypersensibilité. Pour la BCE, la nouvelle est donc mauvaise. Même si elle conforte les derniers tours de vis de la politique monétaire. Pourtant, à y regarder de plus près, l'hypersensibilité de la BCE à l'indice des prix est sans doute trop exagérée. En fait, rien, du moins pour l'instant, ne permet de redouter un retour de l'inflation comme lors des deux précédents chocs pétroliers (en 1973-1974 et 1979-1980).
L'actuel regain d'inflation est pour le moment uniquement stimulé par la flambée des prix énergétiques et par les effets induits de l'affaiblissement continu de l'euro. Certes, il y a bien un choc pétrolier, comme en 1973 ou en 1989. Mais la comparaison avec les périodes précédentes s'arrête là.
Au début des années 70 ou à la fin des années 80, l'augmentation des prix de l'or