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Libération

«Des TGV qui finissent dans les champs, moi j'en veux pas»

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Manifestation contre la libéralisation du rail, hier à Paris.
publié le 20 octobre 2000 à 5h36

Des trains remplis de cheminots sont arrivés toute la nuit de mercredi à jeudi dans les gares parisiennes, jusqu'à la fin de la matinée. De Bordeaux, de Marseille, de Lorraine, de Bretagne et même de Belgique, où un convoi de 150 syndicalistes de la Centrale générale du service public (CGSP), section cheminots, s'est engouffré dans le Thalys de 8 h 30 pour rallier Paris. Gare d'Austerlitz, hier en début d'après-midi, ils étaient finalement plusieurs milliers de cheminots (30 000 selon les organisateurs, une «grosse satisfaction», 17 000 selon la police) pour crier un «grand oui au service public» et un «grand non» à la libéralisation du rail européen.

Drapeaux, merguez, pétards, musique et banderoles rouges dans le brouillard des fumigènes: «Non à la casse du rail», «Pour un véritable service public SNCF», «Contre la logique marchande de la libéralisation». Sur le trajet entre Austerlitz et le ministère des Transports, boulevard Saint-Germain, les revendications traditionnelles se sont frayé un chemin: l'emploi, les pensions et, bien sûr, les salaires, un mois après la grande journée de grève du 28 septembre. Mais les syndicats qui appelaient à la manifestation ont tenu leur pari: mobiliser contre Bruxelles et ses velléités de déréglementation, à un mois de la prochaine réunion sur le sujet.

Le 22 novembre, des représentants des institutions européennes se réuniront en effet pour plancher sur ce «paquet ferroviaire européen» qui mûrit depuis 1991 et décider si les trains de la