«Monsieur Euro» ne se dévalue pas. Il reste. Cravate rose et costume noir, Wim Duisenberg, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui tenait, hier à Paris, une conférence de presse très attendue, fait front. Lui devant, et tous les gouverneurs derrière... faute d'alternative. Et, malgré une ambiance électrique de grand oral après les rumeurs vite démenties d'un départ anticipé. Encadré au sens strict du terme par Christian Noyer (son vice-président) et Jean-Claude Trichet (gouverneur de la Banque de France et successeur fragilisé par sa mise en examen dans l'affaire du Crédit Lyonnais), Duisenberg s'est offert l'exercice d'explication de texte le plus délicat depuis son arrivée, début 1999.
D'emblée, il est sur le gril. On le mitraille sur sa «crédibilité». Le Néerlandais, 65 ans, encaisse et élude. «Non», il n'a jamais pensé démissionner. «Oui», il fait du bon boulot. «Non», il ne reviendra pas sur cet entretien au Times où, lundi, il excluait une action des banques centrales pour soutenir l'euro alors que le Proche-Orient s'embrase. Cette «sortie» a déclenché une tempête monétaire; a poussé le ministre italien du Travail à dénoncer «la superficialité» et «l'illégitimité» de Duisenberg. Evasif, ce dernier a quand même assuré que l'intervention «était un outil disponible en fonction des circonstances».
Solidarité. L'oral de rattrapage a vite tourné au numéro d'équilibriste. Il s'agissait de parler sans trop en dire, de faire acte de «transparence» tout en ten