San Francisco, envoyée spéciale.
Concentré devant son ordinateur, dans un bureau sans fenêtres de la Silicon Valley, Bill Scherer est, secrètement, un homme des cavernes. Dès que son emploi du temps surchargé l'y autorise, cet ingénieur de 41 ans s'évade du biotope high-tech de la vallée pour aller faire du feu. Un coin de nature loin des immeubles de bureaux et des embouteillages, et le voilà en train de frotter deux bouts de bois jusqu'à ce que le miracle se produise, «en cinq secondes les bons jours».
«C'est de la technologie, mais primitive», explique l'ingénieur d'une voix douce. Au moins une fois par mois, il participe à des week-ends «âge de pierre», comme ce mois-ci dans le parc de Coyote Hills: Bill tanne des peaux, aussi. Il fabrique des cordes avec des plantes locales, coud des mocassins, et il lui arrive de manger des serpents à sonnette, ce qui horrifie ses collègues de l'EMC Compliance Management Group, à Mountain View. «Mis à part quelques hippies de Berkeley, le noyau du groupe provient de la Silicon Valley», explique Norm Kidder, un coordinateur des parcs régionaux de la baie est de San Francisco. Cofondateur de ces rendez-vous il y a quinze ans avec un ingénieur de Hewlett-Packard, il ajoute: «Ces gens de la high-tech recherchent sans aucun doute un équilibre.»
Lutter contre le «burn out»
Equilibre. Simplicité. Une vie off line, débranchée. Ces mots résonnent de plus en plus dans la Silicon Valley, l'épicentre de la révolution Internet et le be