«On passe notre journée à jouer, ça à l'air amusant comme ça. Mais, au bout de huit heures, on en a vraiment marre des cartes.» A la pause, les futurs croupiers du casino de Bordeaux en profitent pour décompresser. Depuis trois semaines, ils enchaînent, sous l'oeil d'un professionnel, les exercices de calcul mental et les parties de stud- poker (qui se joue seul contre la banque) ou de black-jack. Sans oublier les cours sur la législation. «On commence par leur apprendre les jeux les plus simples, explique Jacques Re, le formateur responsable de la salle de jeu du casino Ruhl à Nice. On corsera le programme au fur et à mesure.»
La fin de la filiation. Le groupe Accor, qui va gérer le futur casino de Bordeaux, a décidé de recruter des jeunes inexpérimentés pour tenir ses tables de jeu. Simplement parce que «le monde des casinos est très petit, dit Charles Michel, le DRH d'Accor Casino. Aujourd'hui, on a besoin de plus en plus de croupiers. On ne les trouve pas sur le marché». Jusqu'à présent on entrait dans le métier par relations, de père en fils, en apprenant sur le tas...
Pour trouver des candidats, une convention a été signée avec l'ANPE locale. Premier avantage, la formation est gratuite et les jeunes touchent une indemnité mensuelle d'au moins 4 000 francs pendant les neuf semaines de cours. Second intérêt, ils sont sûrs d'avoir un poste chez Accor à la sortie. Mais peut-être pas tous comme croupiers. Certains n'ont pas assez l'esprit matheux ou le vice du jeu pour faire