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Libération

Big boss fait son miel d'Honeywell

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Le patron de General Electric s'est offert le groupe technologique en 48 heures.
publié le 24 octobre 2000 à 5h43

Washington de notre correspondant

Jack Welch, 65 ans, légende vivante du patronat américain, s'apprêtait à prendre enfin sa retraite, après vingt ans à la tête du plus grand conglomérat du monde, General Electric. Il s'était fait construire une nouvelle maison, il avait promis de désigner un dauphin et de passer paisiblement, jusqu'en avril, ses dernières journées présidentielles. Mais au dernier moment, il n'a pas pu résister à l'appel de la bagarre. Lorsqu'il a appris, jeudi après-midi, que son concurrent United Technologies proposait de prendre le contrôle du groupe Honeywell (avionique, systèmes de contrôle de vol, maintenance d'appareils...), son sang n'a fait qu'un tour. Au terme d'un week-end abracadabrant, Jack Welch a réussi à casser le mariage et à emporter la belle quelques secondes avant qu'elle ne dise «oui» à l'autre.

Prolongations. Le plus grand deal jamais bouclé en moins de 48 heures: dimanche, les deux groupes se sont entendu sur un échange d'actions qui valorise Honeywell à plus de 45 milliards de dollars. Le perdant, United Technology, a renoncé à surenchérir: «La colère ne fait pas partie de mes décisions d'affaire», a déclaré, amer, son patron George David. Très content, Jack Welch, lui, a annoncé qu'il allait rester un plus longtemps que prévu à la tête de son groupe: «Pensez-vous que ce serait correct de mettre cela sur les bras d'un nouveau type qui débarque à ce poste? Ce serait irresponsable!», a-t-il expliqué pour justifier son maintien jusqu'à la f