Menu
Libération

Daewoo Motor manque de reprise

Article réservé aux abonnés
Après le faux bond de Ford, le constructeur coréen pourrait être démantelé.
publié le 24 octobre 2000 à 5h43

Séoul envoyé spécial

Au siège de Daewoo, à Séoul, une luxueuse limousine noire trône dans le hall. Rutilante, la Chairman 6 (Président, version 6) rappelle aux visiteurs que des voitures sortent encore chaque jour des chaînes de montage de Daewoo Motor, filiale de ce Chaebol (conglomérat) sud-coréen en faillite depuis juillet 1999, avec 80 milliards de dollars de dette. Mais au douzième étage de ce bâtiment grisâtre où se débat la direction, la vie du deuxième constructeur automobile sud-coréen ressemble à un cauchemar. Les 20 000 employés de la firme n'ont toujours pas perçu leur salaire de septembre. Les usines tournent à 60 % de leur capacité. Les concessionnaires menacent de tirer le rideau. Les banquiers rechignent à signer la rallonge de 800 millions de francs, indispensable pour tenir jusqu'à la fin de l'année. Le symbole de l'impossible restructuration de tout un pan de l'économie au pays du matin calme, hôte ces derniers jours du troisième sommet Asie-Europe.

Démissions. Le coup de grâce est venu à la mi-septembre des Etats-Unis, lorsque Ford a renoncé in extremis à son union annoncée avec la firme coréenne. Depuis un an, le constructeur américain avait pourtant passé au crible les comptes de Daewoo Motor, plombés par 8 milliards de dollars de dette. Ses équipes avaient écumé les seize usines Daewoo à travers le monde: quatre en Corée du Sud et douze à l'étranger. Chargées de la liquidation, les banques créancières se réjouissaient de ce deal, le plus important jamais