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Libération

GDF sur les plates-bandes d'EDF

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publié le 24 octobre 2000 à 5h43

EDF n'a qu'a bien se tenir, voici venu le temps de la concurrence en famille, en l'occurrence, avec la cousine nationalisée Gaz de France. L'autre opérateur national vient de conclure un accord avec Usinor (sidérurgie) et l'Air Liquide (gaz industriels) pour construire à Dunkerque la plus grosse unité française de recyclage de gaz chauds.

GDF recyclera les gaz des hauts-fourneaux du sidérurgiste dont l'usine est installée au bord de la mer. L'usine, qui doit ouvrir ses portes en 2003, aura une capacité de 600 mégawatts, soit la moitié d'une tranche nucléaire. Dans cette opération, EDF voit d'une part disparaître deux très gros clients potentiels, puisqu'Usinor et Air Liquide utiliseront 60 % de la production d'électricité pour leurs besoins propres. Mais surtout, GDF, qui aura à sa disposition une capacité de 250 mégawatts s'affirme un peu plus comme un des concurrents les plus dangereux pour EDF alors que s'ouvre le marché français. Il pourra proposer à ses clients du gaz ou de l'électricité. A l'inverse, EDF reste uniquement un électricien.

Travaux. GDF, avec une installation moderne, capable de réagir très rapidement à la demande, risque de rafler les «pointes de courants», marché le plus juteux du point de vue des marges. Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, la Commission de régulation de l'électricité (CRE), qui est chargée de veiller sur l'ouverture à la concurrence du marché français a lancé hier une «consultation publique», auprès des «utilisateurs du réseau