Il parle très fort, agite ses mains, trace des schémas, multiplie les mimiques... On imagine volontiers le nouveau patron de Microsoft en boute-en-train pour sortir un samedi soir dans un bar bondé et assourdissant. Corpulent, vociférant, il ajouterait à la clameur ambiante et n'aurait aucun problème pour se faire entendre. Mais pourrait-il parler d'autre chose que de Microsoft? «Lorsqu'on lui demande pourquoi il conserve toutes ses actions Microsoft [il détient environ 5 % dans l'entreprise], il répond "est-ce que vous vendriez vos enfants?", rapporte Olivier Ezratty, le directeur du marketing et de la communication de Microsoft France. C'est dire son attachement viscéral à la société.»
Fidèle lieutenant de Bill Gates, Steve Ballmer, 44 ans, lui a succédé en janvier au poste de PDG de l'entreprise. Hier, il rencontrait brièvement quelques journalistes à l'occasion de son passage annuel à Paris. Son propos sur la stratégie Internet de Microsoft consistant à proposer ses logiciels en ligne (Libération, 23 juin 2000) n'apporte rien de très nouveau, mais le speech introductif sur les «Microsoft top priorities» est bref et les réponses aux questions sont directes.
Plus mesuré. On lui demande si l'effondrement de l'action Microsoft ne diminue pas l'attrait des stock-options généreusement distribuées par l'entreprise à ses employés. L'action a baissé de 50 % depuis le début de l'année («depuis que j'ai pris le poste de PDG», plaisante Ballmer). «Nous sommes toujours une compagnie qu