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Libération

La Sodetair s'accroche aux jupes d'Air France

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La cession de cette filiale pourrait en annoncer d'autres.
publié le 25 octobre 2000 à 5h46

Ils ne veulent pas être des «pions». Depuis le 27 septembre, une cinquantaine de salariés de la Sodetair, une filiale fret d'Air France, est en grève. Depuis près d'un mois, ils bloquent des colis de marchandise textile ou d'informatique qui doivent quitter l'aéroport de Roissy par les avions d'Air France Cargo. Ils contestent les modalités sociales qui accompagneraient la vente de leur société à un transitaire aérien suisse allemand, Kuhne et Nagel. Les salariés de la Sodetair ne veulent pas sortir du giron d'Air France en laissant derrière eux un statut particulièrement avantageux.

Relais. Depuis vingt-cinq ans, la Sodetair fait le relais entre des clients qui veulent exporter des marchandises et des compagnies aériennes qui se chargeront de l'acheminement du fret. Elle s'occupe des documents de gestion ou des autorisations de douane. Selon les directives d'Air France, qui a «toujours dicté sa politique commerciale». Le 27 septembre, les élus syndicaux convoquent un comité d'entreprise extraordinaire pour savoir si leur maison mère a réellement décidé de se séparer de sa filiale. «L'aéroport est un petit monde, raconte Frédéric Rubinstein, porte-parole des grévistes. Tous les copains dans les hangars nous racontaient qu'ils avaient entendu dire qu'on était vendu. C'est par les rumeurs à l'extérieur qu'on a compris qu'il se passait quelque chose.» Lors du CE, la direction leur confirme les «on-dit»: la Sodetair, sortie du rouge pour la première fois depuis longtemps, va être