Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Pedro Solbes se veut rassurant: l'inflation n'est pas de retour. Le commissaire européen chargé des Affaires économiques et financières et ancien ministre des Finances espagnol estime que le «pic» de septembre (2,8 % dans l'Euroland) est essentiellement dû à la flambée du prix du pétrole et à la faiblesse de l'euro. Pour lui, la croissance, particulièrement vigoureuse, ne devrait pas en être affectée. Il se montre en revanche plus inquiet du relâchement budgétaire actuel qui témoigne d'une absence de «culture économique commune». Entretien.
L'inflation dans la zone euro a atteint 2,8 % en septembre, un chiffre sans précédent depuis 1996. Est-ce inquiétant?
Ce n'est pas trop inquiétant puisqu'il s'agit d'un pic et que nous sommes loin des sommets atteints dans les années 70, 80 et jusqu'en 1995. En outre, le coeur de l'inflation, c'est-à-dire si l'on exclut le prix de l'énergie, n'est que de 1,6 %. Mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas nous préoccuper d'une possible contamination des salaires et des prix par les éléments inflationnistes que sont le cours du pétrole et l'évolution du taux de change de l'euro.
Une spirale inflationniste pourrait donc s'enclencher?
Pas pour l'instant, notamment parce que l'évolution des salaires dans les pays de la zone euro reste raisonnable. Mais il existe tout de même un certain nombre de risques. C'est pourquoi la Banque centrale européenne (BCE) fait régulièrement appel à la sagesse des agents éco