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Libération

Kangnam, l'anti-Corée de papa

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Loin du modèle des conglomérats, les start-up investissent ce quartier de Séoul.
publié le 27 octobre 2000 à 5h51

Séoul, envoyé spécial.

A 26 ans, Ho-Sup yum fait partie de ces jeunes gens que la Corée du Sud cite en exemple. Diplômé de la prestigieuse Séoul University, ce fils de famille vient d'achever ses trois ans de service militaire obligatoire dans l'une des unités d'élite: le bataillon chargé de protéger la zone de sécurité de Panmunjom, seul point de contact entre les deux Corées au milieu de la zone démilitarisée qui les divise. Un vivier privilégié de recrutement pour les chaebols, ces grands conglomérats indissociables de la onzième puissance économique mondiale. Yum, pourtant, n'a pas choisi de rejoindre Samsung, Hyundai ou Lucky Goldstar (LG), les trois géants à tenir encore debout, depuis la retentissante faillite de Daewoo en 1999. Au lieu du statut confortable que lui offraient les chaebols, considérés comme le nec plus ultra du marché de l'emploi, ce passionné de commerce a atterri dans un immeuble de la périphérie de Tehran Ro, l'avenue de Téhéran qui traverse le faubourg moderne de Kangnam, au sud de Séoul. Son bureau, encombré d'ordinateurs, est à l'image du quartier. Bienvenue à Tehran Valley, berceau des start-up coréennes et royaume des .co.kr, terminaison utilisée par les firmes locales pour leurs noms de domaine, imprimés en lettres de néon sur les façades.

Avenir. Yum a opté pour Tehran Valley parce qu'il voulait rompre avec la Corée du Sud de papa, celle des conglomérats, de l'industrie et de l'avancement à l'ancienneté: «Notre arrivée dans la vie active a coïn