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Libération

Daimler-Chrysler: l'orage après la fusion

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Les pertes du constructeur américain font chuter le groupe, créé il y a deux ans.
publié le 28 octobre 2000 à 5h58

New York de notre correspondant

Au quartier général de Chrysler, du côté de Detroit, ils ont appelé cela the Perfect Storm. Un terme emprunté à la météo, qui préfigurait de l'orage à venir. A l'époque, à la mi-1999, le constructeur automobile américain voyait soudain s'effondrer sa toute nouvelle stratégie. Lui qui avait parié sur une série de véhicules haut de gamme vendus au plus cher devait cette fois envisager une baisse radicale des prix face à des ventes chancelantes. Un an plus tard, les nuages sont toujours là.

Chute de 78 %. Mercredi, depuis Francfort, le président de Daimler-Chrysler, Juergen Schremp, a ainsi dû révéler que les bénéfices de son groupe avaient chuté de 78 % pour le troisième trimestre, précisant que la dégringolade était due en partie aux 512 millions de dollars de pertes de Chrysler durant cette période. L'annonce a suffi pour que, de ce côté-ci de l'Atlantique comme de l'autre, certains commencent à remettre en cause la fusion des deux géants de l'automobile, pourtant célébrée en grande pompe en 1998.

«Le problème de Chrysler reflète avant tout la compétition extrême qui règne sur le marché de l'automobile américain, explique Saul Rubin, un expert de l'industrie à la banque d'affaires USB Warburg. En 1998, quand la fusion s'est faite, Chrysler dominait plusieurs segments, dont celui des monospaces. La marque représentait 40 % des ventes de ce type de véhicules, mais très vite sa domination s'est effritée et il était trop tard pour pouvoir faire quoi