Varsovie de notre correspondante
Devant l'entrée de l'usine polonaise Daewoo-FSO à Varsovie, des drapeaux du syndicat Solidarité claquent à côté de ceux du constructeur sud-coréen. Depuis mardi, Solidarnosc proteste contre les licenciements envisagés par Séoul. 3 800 salariés, dont 1 200 à l'usine de Lublin et 2 600 à celle de Varsovie, seraient concernés. «On ne peut pas permettre qu'on décide de notre avenir à 13 000 kilomètres de Varsovie», dit Franciszek Piotrowski, vice-président du comité d'entreprise. «Le gouvernement doit faire quelque chose pour sauver nos emplois [...] car il n'y a pas de discussion possible avec Séoul.»
Marché polonais saturé. «La situation est en effet dramatique», reconnaît le vice-ministre de l'Economie. Edward Nowak se rendra d'ailleurs, dans les prochains jours, à Séoul pour discuter de l'avenir des 14 usines polonaises du groupe et de leurs 24 000 salariés. Aux problèmes financiers de Daewoo s'ajoute une crise du marché automobile en Pologne. Les ventes ont chuté de 18,7 % sur les neuf premiers mois de cette année par rapport à la même période de 1999, affectant plus particulièrement les modèles du constructeur coréen. Les parkings de l'usine de Varsovie sont pleins à craquer de Tico, Lanos, Matiz. Mais le marché polonais de l'automobile est saturé.
Pour le moment, la direction de Daewoo-FSO ne confirme que les licenciements à Lublin. Mais depuis lundi, un millier d'employés sont en arrêt de travail forcé à l'usine de Nysa (sud), en raison de p