Daya Bay envoyé spécial
«L'avenir du nucléaire français se joue en Chine.» L'affirmation est de François Roussely, le PDG d'EDF. Effectivement, Daya Bay, deux réacteurs de près de 1 000 MW chacun en service depuis 1994, et Ling Ao, une centrale de puissance équivalente en cours de construction un peu plus loin le long de la magnifique côte de la mer de Chine, tout près de Hong-kong, sont les vitrines du savoir-faire nucléaire français. Un modèle dont EDF espère qu'il ouvrira la voie, dans les prochains mois, à d'autres contrats similaires. L'enjeu chinois, estime le patron de l'entreprise publique, en visite en Chine, dans un entretien avec trois journalistes français, n'est pas tant financier que technologique. Il s'agit surtout de «maintenir les compétences» des industriels français pendant la période charnière entre 2010 et 2020. Pas de nouveaux réacteurs en France, et peu de possibilités à l'exportation, l'option nucléaire étant largement plombée en Europe et dans une bonne partie du monde. Or, poursuit Roussely, «il nous faut maintenir la continuité de notre compétence industrielle pour laisser aux dirigeants français toutes les options ouvertes pour le renouvellement du parc nucléaire français».
Un savoir-faire menacé. La construction de quelques milliers de mégawatts supplémentaires en Chine apparaît au PDG d'EDF comme le principal espoir de voir assurer ce «maintien des compétences». Parmi la cinquantaine d'ingénieurs d'EDF présents sur les deux sites de Daya Bay et Li