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Libération

Le droit de retrait stoppe les bus des Hautes Vosges

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Au nom de la sécurité des passagers, les chauffeurs ont lâché le volant.
publié le 30 octobre 2000 à 5h55

Epinal envoyée spéciale

Scènes ordinaires d'un piquet de grève. A l'entrée de l'établissement, un brasero diffuse beaucoup de fumée et un peu de chaleur. Sous une bâche, des Thermos de café témoignent d'une occupation de longue durée. Et à quelques mètres, des dizaines d'autocars, qui servent habituellement au ramassage des enfants des écoles et aux lignes urbaines d'Epinal et Saint-Dié, restent immobilisés. Pourtant, les salariés de la STAHV (Société de transports automobiles des Hautes Vosges) ne sont pas en grève. Mais depuis le 2 octobre, environ cinquante conducteurs de l'entreprise ont fait usage de leur «droit de retrait». Estimant que les conditions ne sont pas remplies pour qu'ils puissent véhiculer leurs passagers en toute sécurité, ils refusent de prendre le volant (lire encadré).

En rentrant de vacances, Charles Morit a travaillé 21 jours d'affilée, sans congé. «Et le 22e, je n'ai pas travaillé parce que je l'ai demandé. Sinon, on me remettait sur les routes», raconte le chauffeur. En septembre, David Grangé, délégué syndical CFDT, a aligné 13 jours sans repos. Un de leurs copains a cumulé 352 heures en 28 jours, pour un temps de travail mensuel théorique de 169 heures. Certains salariés disposent d'un «stock» de plus de 1 000 heures de repos compensateur. Les journées ont parfois jusqu'à 19 heures d'amplitude. Et le reste à l'avenant. Les chauffeurs ont droit à 3 jours de repos toutes les deux semaines. Déjà, en janvier dernier, un premier conflit avait opposé les