Les Bordelais sont gens heureux. Le millésime dont les vendanges viennent de s'achever est le meilleur depuis longtemps. Il a prétention à devenir le «millésime du siècle», en tout cas de celui finissant, avec l'appréciable avantage d'être né sous le signe du chiffre d'or «2 000». Il n'en est pas de même en Bourgogne ou en Champagne où l'été a été plus humide, et où la grêle a parfois frappé.
Haute précision. «Je n'ai jamais vu d'aussi beaux raisins en qualité, et en si bonne santé», dit Gérard Bécot, de Beauséjour, en Saint-Emilion. C'est une grande année pour les cépages rouges bordelais, le merlot mais aussi les cabernets, variétés qui ne mûrissent pas toujours facilement mais sont indispensables à la complexité et la structure des vins les plus fins.
Au domaine de Chevalier, dans l'appellation Pessac-Léognan, réunissant ses employés pour une de ces fêtes qui ponctuent cette période, Olivier Bernard les a félicités pour une année «sans faute». Dans son vignoble, les grains de cabernets ont été ramassés avec un degré d'alcool potentiel de 11,5 à 12 °C et ceux de merlots à 13 °C. En même temps le PH, qui permet de mesurer l'acidité, tournait autour de 3,8.
L'IPT (indice des polyphénols totaux) montait à 65-70, ce qui est sensiblement plus que la moyenne également. Les vins pourraient ainsi montrer un superbe équilibre, qui fait la magie des meilleures années. Nombre de viticulteurs s'attendent à dépasser le déjà historique 1990, en raison tout simplement des améliorations spec