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Ça gaze entre Paris et Moscou

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GDF va participer à la construction d'un gazoduc russe.
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publié le 2 novembre 2000 à 6h05

Entre la France et la Russie, un pas vient d'être franchi en matière de coopération énergétique. Gaz de France et le monopole gazier Gazprom ont signé mardi un contrat qui pourrait rapporter entre 1 et 2 milliards de dollars à l'industrie russe. Vladimir Poutine, qui a bouclé hier sa première visite officielle en France, l'a annoncé lors d'une réception à l'ambassade de Russie à Paris. Au centre de ce projet bilatéral: la participation des deux compagnies gazières à la construction d'un gazoduc qui va acheminer le gaz russe en Europe occidentale via la Biélorussie, la Pologne et la Slovaquie. L'ouvrage, qui pourra transporter 60 milliards de mètres cubes par an, doit être connecté aux réseaux de gazoducs d'Italie, de France et d'Allemagne.

L'Ukraine inquiète. Mais le tracé de ce nouveau gazoduc, long de 600 km et alimenté en gaz sibérien, est très controversé car il évitera l'Ukraine, accusée par Moscou de «siphonner» les livraisons de gaz russe. La construction du gazoduc suscite donc de vives inquiétudes du côté de Kiev, partagées jusqu'à un certain point par la Pologne, alliée traditionnelle de l'Ukraine face à son voisin russe. La coopération énergétique franco-russe se déroule ainsi sur fond de stratégie diplomatique. Le président polonais Aleksander Kwasniewski avait proposé, la semaine dernière, la tenue à Varsovie d'un sommet entre l'Union européenne, la Russie et l'Ukraine pour trancher le problème du gazoduc. Plusieurs déclarations de responsables polonais semblent