C'est la dernière blague qui circule dans les salles de marché. «Vous savez qui serait le remplaçant idéal de Wim Duisenberg à la tête de la BCE? Saddam Hussein! Il n'y a que lui qui sait faire remonter l'euro...» Pour protester contre les Etats-Unis qui ne veulent pas mettre fin à l'embargo contre l'Irak, le dictateur a en effet décidé de libeller son pétrole en euros. Cette décision a reçu cette semaine l'aval de l'ONU et sera effective lundi prochain. Or depuis cet accord, la monnaie européenne a repris des couleurs. La devise, qui avait atteint son plus bas niveau la semaine dernière, en dessous de 0,83 dollar, est repassée au-dessus de 0,86. Même si les mauvais chiffres de la croissance américaine ont eu leur part dans cette dernière hausse (lire page 27), le coup de force de Saddam Hussein pèse sur les marchés. Et des rumeurs circulent maintenant sur une contagion de l'engouement pour la monnaie européenne à d'autres pays. Le Venezuela, l'Algérie, l'Iran ou la Russie sont parmi les pays cités.
Symbole. Une transformation du paysage pétrolier mondial se dessine, mais elle n'en est qu'à ses débuts. Monnaie de référence depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le dollar est naturellement utilisé sur les marchés pétroliers pour évaluer les transactions. Et personne n'imaginait voir les choses changer, d'autant plus que le poids des Américains sur ce marché est très élevé. Les Etats-Unis sont le premier importateur mondial de pétrole et ils ont des liens diplomatiques im