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Libération

La monnaie unique se regonfle, Duisenberg aussi

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Le président de la BCE, fragilisé par ses gaffes, est rasséréné.
publié le 3 novembre 2000 à 6h07

Francfort envoyé spécial

Wim Duisenberg faisait plaisir à voir, hier, au siège de la Banque centrale européenne (BCE). Les bonnes nouvelles sont enfin là et l'homme a retrouvé le sourire. L'euro, qui a perdu, depuis janvier 1999, 30 % de sa valeur face à un dollar triomphant, reprend des couleurs: après avoir plongé jusqu'à un plancher historique de 0,8227 dollar, le 26 octobre, il a entamé sa remontée. Il s'échangeait, hier à dix-neuf heures, à 0,8582 après avoir passé à plusieurs reprises la barre de 0,86 dollar. Pour fêter ça, le conseil des gouverneurs de la Banque de Francfort (les six membres du directoire et les onze gouverneurs des Banques centrales) a décidé de ne pas augmenter ses taux d'intérêts. Son principal taux directeur, le «refi», reste donc à 4,75 %, son niveau depuis le 5 octobre.

LA gaffe. Le président de la BCE incarnait ces derniers temps l'accablement même: voir la monnaie dont on a la responsabilité chuter sans fin n'est déjà guère réjouissant en soi. Mais, comme si cela ne suffisait pas à son malheur, il est en partie responsable de cette faiblesse. Le 16 octobre dernier, il a, en effet, commis LA gaffe: en écartant, dans un entretien au Times, journal britannique violemment eurosceptique, toute intervention des banques centrales sur le marché des changes dans un contexte de crise au Moyen-Orient, il a déclenché une tempête spéculative dont l'euro a fait les frais. Et puis, en quelques jours, tout a changé.

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